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De
l'alternatif au continu |
1) Fonctionnement des récepteurs
électriques.
Les récepteurs électriques habituellement utilisés peuvent se ranger en
deux catégories:
a) Les appareils qui fonctionnent directement sous la tension du
secteur:
les appareils de chauffage (four, réchaud, fer à repasser), d'éclairage
(lampe à incandescence, tubes luminescents) ou les récepteurs contenant des moteurs (machine
à laver, réfrigérateur, tondeuse à gazon, mixeur, perceuse...)
b) Les récepteurs électroniques: ordinateurs, chaîne Hi fi,
radio-cassettes, qui ne fonctionnent pas en alternatif mais en courant
continu.
D'ailleurs, certains de ces appareils peuvent fonctionner sur piles et
possèdent un adaptateur externe permettant de remplacer l'énergie très
coûteuse des piles par celle du secteur. Dans un ordinateur de bureau ou une
chaîne Hi fi, l'adaptateur est interne, il constitue la partie alimentation de
l'appareil.
L'adaptateur permet d'obtenir une basse tension continue à partir du
230V
alternatif de la prise du secteur.
2) La transformation d'une tension
alternative.
Rôle d'un transformateur
Un transformateur sert à modifier la valeur efficace d'une tension
alternative. Il peut l'abaisser ou l'élever.
Description d'un transformateur
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Un transformateur est constitué de 2 bobines de fil de cuivre isolé
montées sur une armature en fer doux.
Remarque: Le fer doux est du fer pur, alors que l'acier est un
alliage de fer et de carbone. Le fer doux et l'acier s'aimantent
lorsqu'ils sont placés dans le champ magnétique d'une bobine, mais
lorsqu'on interrompt le courant dans la bobine, le fer doux cesse d'être
aimanté alors que l'acier conserve son aimantation.
La bobine d'entrée est appelée primaire, celle de sortie, secondaire.
Les 2 bobines sont indépendantes. Il n'existe aucune liaison électrique
entre elles. |
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L'armature en fer doux passe à l'intérieur des bobines et se referme à
l'extérieur. Elle est constituée de plaques superposées pour diminuer les
pertes.
Le fil de cuivre est isolé par un vernis transparent qui pourrait
laisser croire que le fil est nu. |
Fonctionnement d'un transformateur
En déplaçant un aimant près d'une bobine, on crée une tension variable
dans la bobine (voir alternateurs). La
tension induite dans la bobine est due à la variation du champ magnétique de
l'aimant que l'on déplace.
Ici, c'est la variation du champ magnétique créé par le courant
variable
circulant dans la bobine primaire qui induit une tension variable dans la
bobine secondaire.
Remarque: Un
transformateur ne fonctionne pas en courant continu (pas de
variation du champ magnétique), de même qu'un alternateur ne fournit
aucune tension si on ne le fait pas tourner.
Si le primaire est soumis à une tension alternative, le secondaire sera
soumis à une tension alternative de même fréquence.
La tension efficace obtenue au secondaire dépend du nombre de spires des
bobines.
Rapport de transformation
Le rapport de transformation k est le quotient de la tension au
secondaire Us et de la tension au
primaire Up:
k = Us / Up
Exemple: Un transformateur qui fournit une tension de
24 V à la sortie lorsque l'entrée est soumise à 240V a un rapport de
transformation:
k = 24V / 240V =
1/10 = 0,1
Si on compte le nombre de spires des bobines de ce
transformateur on observera que le rapport est environ 1/10
Le rapport d'un transformateur (supposé sans pertes) est égal au
quotient du nombre Us de spires au secondaire
et du nombre Up de spires au primaire.
k = Ns / Np
Il suffit que le nombre de spires au secondaire soit dix fois plus petit
qu'au primaire pour obtenir un rapport k = 1/10
Cette règle suppose le transformateur idéal, sans perte.
Elle est assez bien vérifiée à vide, c'est-à-dire lorsque rien n'est
branché au secondaire. Mais lorsque le courant passe dans cette bobine, on
constate une chute de tension.
Remarque: Pour minimiser les pertes, le nombre de spires
doit être suffisant. Il n'est pas possible de réaliser un transformateur de
rapport 1/10 avec 20 spires au primaire et 2 spires au secondaire. On compte
souvent une dizaine de spires par volt soit environ 2000 spires
pour un primaire relié au secteur 230V.
3) Redressement d'une tension
alternative.
Redressement d'une alternance
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On utilise habituellement des diodes à jonction
pour le redressement des tensions alternatives.
Les diodes à jonction sont constituées par deux petits morceaux de
semi-conducteurs (en général du silicium). L'un des morceaux est de type
N (négatif) car il a été dopé par adjonction d'une impureté qui lui
donne une majorité de porteurs de charges négatifs (électrons) tandis
que l'autre morceau de type P a été dopé pour avoir des porteurs
majoritaires positifs (trous). Ces deux morceaux sont soudés pour former
une jonction.
Une diode ne laisse passer le courant que dans un sens.
Si une diode est placée en série dans un circuit soumis à une tension
alternative, le courant ne passera que pendant l'une des deux alternances:
il sera redressé.
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Remarque: la première diode (1905 inventée par John
Fleming) était un tube électronique (diode à vide) |
oscillogramme d'un redressement mono alternance |
Redressement des 2 alternances
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La tension redressée mono alternance est moins efficace que la tension
alternative, puisque le courant ne circule que la moitié du temps.
En utilisant 4 diodes habilement connectées, on peut redresser les 2
alternances et augmenter ainsi l'efficacité.
Remarque: Lorsqu'une diode est traversée par le courant on observe
une chute de tension de l'ordre de 0,7V à ses bornes (voir caractérique
d'une diode). Dans le pont de Graetz, la chute de tension sera donc de
2 x 0,7V = 1,4V
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Pont de 4 diodes (pont de Graetz) |
Oscillogramme d'un redressement double alternance |
4) Lissage d'une tension redressée.
Une tension redressée a toujours le même signe mais elle n'est pas
continue puisqu'elle varie de 0 à Um.
Pour obtenir une tension continue, il reste une étape: le lissage.
Il consiste à empêcher les variations brutales de tension.
Première analogie (pour les anciens qui ont connu la pompe de la place
de la Mairie): Lorsque jadis, on allait remplir les seaux à la pompe à
bras, l'eau jaillissait par saccade à chaque coup de pompe. Il aurait suffi
pour qu'elle sorte régulièrement, de pomper l'eau dans un réservoir
dont l'orifice d'évacuation soit assez petit pour que la pompe ait le temps
de maintenir presque constant le niveau de l'eau. Les châteaux d'eau
fonctionnent sur ce principe.
Deuxième analogie (pour les bretons, les écossais, les irlandais et les
musiciens): Ce n'est pas le souffle du joueur de cornemuse (bag pipes) qui agit
directement sur le tuyau sonore, c'est l'air emprisonné dans l'outre. Ainsi,
grâce à la réserve d'air l'instrument peut faire entendre un son continu, à l'inverse d'une flûte
dont le son s'interrompt lorsque le musicien reprend son souffle...
Fonctionnement d'un condensateur
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Un condensateur est un réservoir à charges électriques.
Il est constitué de 2 armatures (surfaces conductrices) séparées par un isolant
(diélectrique)
Un condensateur peut être réalisé par deux plaques métalliques
séparées par de l'air.
Certains condensateurs sont réalisés par des feuilles métalliques
séparées par une couche d'isolant ou par une film isolant sur les
faces duquel on a déposé deux couches métalliques. L'ensemble est
enroulé en cylindre pour limiter l'encombrement.
Symbole du condensateur |
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Charge d'un condensateur
Si on relie un condensateur à un générateur continu, on observe le
passage d'un courant dont l'intensité diminue rapidement et s'annule après
un temps en général assez bref. Le condensateur se charge.
La caractéristique essentielle d'un condensateur (comme celle d'une
réservoir) est sa capacité C. Elle s'exprime en farads (F)
Un condensateur qui possède une charge q (coulombs) lorsque la tension
à ses bornes est U (volts) a une capacité C (farads):
C
= q/U
Exemple: Un condensateur de 5 µF,
soumis à une tension de 10 V a une charge
q = Cx U = (5 x 10-6
F) x 10V = 5 x 10-5 coulombs
Remarque: Pour augmenter la capacité d'un condensateur, il
faut agrandir la surface des conducteurs et diminuer la distance qui les
sépare. La nature de l'isolant placé entre les surfaces conductrices joue un
rôle important. La grandeur caractéristique de ce diélectrique est appelée
sa permittivité. Elle doit être la plus grande possible.
Décharge d'un
condensateur
Si on branche une DEL aux bornes d'un condensateur chargé de forte
capacité, on observe le fonctionnement de la DEL pendant quelques secondes: le
condensateur se décharge.
Remarque: Par souci d'économie, dans les appareil électroniques qui
possèdent une mémoire (magnétoscope par exemple), certains constructeurs
ont placé un condensateur en guise de générateur pour l'alimentation de ces
mémoires lors d'une coupure de courant. Mais la durée de sauvegarde est
faible (quelques dizaines de minutes en général) bien que la capacité soit
très grande (1 farad). La principale différence entre accumulateur et
condensateur en dehors de la quantité d'énergie emmagasinée est que pendant
la décharge du condensateur, la tension baisse continuellement alors que la
tension de l'accumulateur est pratiquement constante jusqu'à son
"épuisement".
Filtrage de la tension redressée
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Un condensateur est placé en dérivation à la sortie du pont de
redressement.
Lorsque la tension augmente, le condensateur se charge.
Lorsque la tension à la sortie tend à diminuer, le condensateur se décharge
ce qui réduit fortement la chute de la tension.
Si le condensateur a une capacité suffisante, les variations de la tension
peuvent être négligeables, la tension est quasiment continue.
L'oscillogramme ci-contre représente une tension
redressée double alternance (partie supérieure) et un lissage
(imparfait) opéré
par un condensateur sur cette tension (partie inférieure)
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5) En résumé.
Un adaptateur secteur est constitué d'un
transformateur qui abaisse la tension alternative, suivi d'un pont
de diodes qui redresse cette tension et d'un condensateur
qui lisse la tension redressée.
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